Everitte Barbee

Trois calligraphes déclinent le -Maktoub-

Ink Sea - Everitte Barbee

L’ancienne magnanerie Khattar à Maasser Beiteddine – qui est la « branche estivale » du Art Lounge – accueille jusqu’à fin août « Maktoub ».

Il s’agit d’une « exposition-confrontation » des œuvres de trois artistes sur le thème de la calligraphie arabe contemporaine.
Un art millénaire réinterprété par les Libanais Joumana Medlej et Ziad Talhouk et l’Américain Everitte Barbee. Trois artistes aux styles et à l’inspiration diamétralement opposés.

Graphiste et illustratrice d’édition jeunesse, de bédés et de jeux digitaux, Joumana Medlej a suivi une formation académique à la calligraphie koufie sous la férule du fameux Samir Sayegh. Ce mélange des genres appliqué dans son travail calligraphique produit des œuvres à caractère – et caractères – géométrique. À l’acrylique, l’aquarelle et parfois sur papier or, des compositions réalisées à chaque fois à partir d’un seul mot. Toujours évocateur. À l’instar de « Sirr » (Secret), « Sabr » (Patience), « Ruh » (Âme), « Jalal » (Majesté)...
Fasciné par les possibilités infinies des caractères et lettres arabes, Ziad Talhouk, lui, a lâché le mot journalistique – sa profession durant 21 ans ! – pour s’adonner exclusivement au mot artistique, ornemental et d’une certaine manière spirituel. Car émancipées de tout académisme traditionnel, ses calligraphies, combinant vocables répétitifs et harmonies chromatiques, ont indéniablement des formes de mandalas, ces supports de prière bouddhistes à motifs concentriques.
Issu d’une culture totalement différente, le jeune artiste américain Everitte Barbee n’en est pas moins un passionné de calligraphie arabe. Il s’est formé à la calligraphie islamique à Damas il y a trois ans avant de venir s’installer à Beyrouth. Bien que ne sachant pas parler la langue, ou si peu, il arrive à retranscrire en « dessins de lettres diwanis » des mots, des phrases ou encore des textes (du poète Darwish ou de l’hymne national libanais...). Et représente ainsi à l’encre sur papier des portraits, un nu féminin, le drapeau national ou encore un paysage de mer...
Trois artistes qui déclinent le « Maktoub » en modes et motifs aussi différents qu’intéressants à découvrir.

  • Maasser Beiteddine. Horaires d’ouverture : du mercredi au samedi de 12h à 20h.